La voie des émotions - l'anxiété est une peur qui abuse de notre hospitalité
- Deroubaix Marina
- 2 sept.
- 3 min de lecture

La peur est une émotion de base indispensable à notre survie : elle surgit quand on est confronté à un danger réel et immédiat (exemple : une voiture qui nous fonce dessus), en activant les systèmes nécessaires de notre corps pour pouvoir répondre à ce danger. Elle est donc la bienvenue, et une précieuse alliée : on a tout intérêt à ce que cette émotion soit libre de se déclencher et elle ne doit surtout pas être empêchée. On l’accueille volontiers car elle nous rend service, et quand elle a rempli son rôle, elle s’en va et nous laisse tranquille : tous les systèmes redeviennent normaux jusqu’au prochain déclenchement.
Jusque-là, tout va bien.
La peur est par nature ponctuelle et brève : elle alerte, déclenche une réaction de survie, puis disparaît. Cependant, parfois, elle ne s’en va pas : elle trouve tous les prétextes possibles et imaginables pour s’incruster, squatter nos pensées et rester dans notre corps, à activer nos systèmes d’alarme à l’envi et nous épuiser, alors même qu’il n’y a aucun danger réel et immédiat. À ce moment-là, elle devient de l’anxiété.
Et là, Houston, on a un problème.
L’anxiété qui perdure peut poser de vrais problèmes à long terme, car elle déclenche du cortisol et des tensions qui finissent par user notre organisme - un peu comme un invité indésirable qui reste trop longtemps, vide nos placards et nous laisse de la vaisselle sale partout, en plus de nous taper sur les nerfs. Certes, un minimum d’anxiété peut parfois être utile pour anticiper un danger ou se préparer à un défi, mais quand elle devient permanente, elle se dérègle et cesse de nous aider.
Alors, que faire ?
D’abord, la reconnaître : elle provoque les mêmes effets que la peur (tensions musculaires, sudations, rythme cardiaque élevé, entre autres), sauf qu’il n’y a pas de danger réel et immédiat. Elle peut donc nous assaillir alors que nous sommes tranquillement chez nous. Donc si vous ressentez ces symptômes, commencez par vous demander : est-ce que je suis en danger réel et immédiat ? Si la réponse est non, ce n’est pas de la peur, c’est de l’anxiété, et votre survie n’est pas en jeu.
Ensuite, la questionner pour comprendre pourquoi elle est là, et pourquoi elle s’attarde alors que, de fait, vous n’êtes pas en danger. Imaginez cet invité indésirable sur le canapé, asseyez-vous à côté de lui et demandez-lui dans les yeux : « Qu’est-ce que tu fais encore là ? ». Ça peut paraître idiot, mais parfois le fait de comprendre le pourquoi du comment aide à gérer la situation au mieux.
En ayant une réponse claire, vous serez plus à même de la rassurer et de gentiment lui indiquer la porte de sortie. Si par exemple elle vous répond : « j’ai peur de partir et qu’il t’arrive quelque chose, on ne sait jamais », vous pourrez la remercier de sa sollicitude et lui dire que vous n’êtes actuellement pas en danger, que vous n’avez pas besoin qu’elle reste pour surveiller, et que vous aimeriez bien retrouver un peu de tranquillité chez vous, sans cortisol ni tensions musculaires.
Enfin, poser des limites pour qu’elle ne profite pas de la moindre occasion pour venir se réinstaller. Elle est la bienvenue en tant que peur, pour vous protéger et vous aider à survivre, mais dès qu’elle abuse de votre hospitalité, c’est dehors. Bien sûr, un peu d’anxiété peut être utile, il ne s’agit donc pas de systématiquement lui fermer la porte, mais de ne pas hésiter à la remercier et la congédier quand elle devient trop envahissante. Pour cela, des pratiques simples comme la respiration profonde ou de la cohérence cardiaque, l’ancrage dans le corps ou quelques minutes de méditation peuvent être de précieux alliés pour rappeler à l’anxiété qu’elle n’est pas chez elle.
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