La pleine conscience : constater sans intervenir
- Deroubaix Marina
- 16 sept.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 oct.

Qu'est-ce que la pleine conscience ?
Je me suis souvent posé la question en voyant ce terme un peu valise. Comme beaucoup, je me figurais un état quasi mystique : le nirvana, le calme olympien transcendant, une détente qui résout tous les problèmes, accompagnée d’un sourire béat. Bref : tous les clichés possibles et imaginables. Autant dire que ça me paraissait totalement inaccessible, surtout avec mon cerveau qui brasse 1000 pensées à la minute.
Quand je cherchais une définition claire, je lisais « être présent à ce qui est » et mon premier réflexe était d’être frustrée. Je me disais « oui et ? Ça ne m’avance pas du tout », et je continuais de chercher une solution, une explication, une résolution à ce problème de compréhension.
La toute première fois que j’ai fait du yoga, l’instructrice nous guidait dans les mouvements et a dit soudain : « laissez de l’espace entre vos dents. » Tout de suite, j’ai eu un rictus en levant les yeux au ciel et en me disant « mais qu’est-ce qu’elle raconte ? » Et puis j’ai joué le jeu ; et oh surprise ! Mes dents étaient effectivement complètement serrées dans l’effort et je ne m’en étais même pas rendu compte. Je les ai desserrées et me suis immédiatement sentie plus détendue, et bizarrement, plus « présente ».
La réponse est dans ces mots. La pleine conscience, c’est avoir conscience de mon cerveau qui rumine, qui cherche le sens des mots mais qui va trop vite, qui veut tout intellectualiser et arriver à un résultat tangible au lieu de juste s’en tenir à l’énoncé littéral : « être présent à ce qui est. » C’est d’avoir conscience que pendant que je fais un effort physique et que je pense à autre chose, mes dents sont complètement bloquées à m’en faire mal.
Il ne s’agit pas d’atteindre un état particulier de perfection, juste de remarquer, de constater ce qui est déjà là. Ça peut être positif, comme des sensations agréables, une bonne odeur, une musique qu’on apprécie, un rayon de soleil qui réchauffe, un souvenir heureux… ou au contraire désagréable, comme une mauvaise habitude, une douleur, une sensation pesante. Peu importe.
Le premier pas de la pleine conscience, c’est s’observer sans juger, sans décider si c’est bien ou mal, sans se fustiger, sans chercher immédiatement une solution. Juste observer, prendre conscience.
Nous évoluons dans une société de l’instantanéité et de la productivité, un couple parfois ravageur : il faut tout voir, tout percevoir, tout savoir, tout régler, tout de suite. Accordez-vous le temps de simplement observer, comme si vous mettiez ce que vous vivez sous la lumière d’un projecteur ou l’œil d’un microscope : regardez-le, reconnaissez son existence.
Et ensuite ?
Acceptez l’existence de ce que vous observez, que ce soit positif ou négatif. Ne cherchez pas à le fourrer sous le tapis en vous disant que ça n’a pas d’importance. Dites simplement « je te vois ». C’est déjà un très bon début, et vous n’avez pas forcément besoin de faire plus.
Ainsi, pour moi, la pleine conscience, c’est ça : remarquer ce qui est là, en nous ou autour de nous. C’est suffisant en soi. La suite, si vous le souhaitez, peut être le changement : de comportement, de pensée, de perspective, d’état d’être.
Si vous prenez conscience d’un comportement, vous pouvez décider que pour l’instant vous n’avez ni l’énergie ni les ressources pour y remédier : c’est votre droit et c’est humain. Peut-être plus tard, peut-être jamais. L’important est d’avoir pris conscience, car c’est cette lucidité qui ouvre la possibilité d’un choix.
La pleine conscience n’impose rien. Elle ouvre simplement une porte : celle du choix. Une fois que vous avez observé et reconnu ce qui est là, vous pouvez décider de rester comme vous êtes, et c’est déjà suffisant.
Mais si quelque chose vous dérange, si vous sentez que ça ne correspond plus à ce que vous voulez être ou vivre, alors commencez à réfléchir : que voulez-vous à la place ? Nul besoin de répondre tout de suite, ni d’avoir un plan parfait. L’important, c’est d’avoir mis en lumière ce qui est, et de savoir qu’un autre chemin existe, si vous choisissez un jour de l’emprunter.
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